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Historique

La création des « 4A »

A la veille de la première guerre mondiale, l’idée de fonder une association d’anciens élèves de l’Athénée était déjà dans l’air et un comité s’était spontanément créé sous la houlette de l’avocat Emile Appelman avec les professeurs Jules Fabritius et Alfred Bertrang comme secrétaire et trésorier. Mais il sombra dans la tourmente de la Grande Guerre.

Au lendemain de la guerre 1914-18, on voulut perpétuer le souvenir des anciens élèves tombés au champ d’honneur. Un mémorial qui leur est dédié fut inauguré le 31 juillet 1920. En octobre 1926, les premières jeunes filles furent admises dans l’établissement, mais en humanités anciennes seulement. Elles étaient trois contre 200 garçons. L’année d’après, il y en eut sept.

Un an plus tard, le 13 juillet 1927 fut un jour de fête pour l’Athénée qui reçut la visite du ministre des Sciences et des Arts Camille Huysmans. Deux événements importants justifiaient la visite du ministre ayant en charge l’instruction publique :

  • le 75e anniversaire (avec deux ans de retard) de la reprise de l’Athénée royal d’Arlon par l’Etat;

  • la fondation de l’« Association des Anciens élèves de l’Athénée royal d’Arlon ».


Un comité des fêtes jubilaire fut créé. Il mit au point un programme fastueux sous le patronage de trois personnalités : le ministre des Sciences et des Arts Camille Huysmans, le gouverneur de la province, le comte Camille de Briey, et le bourgmestre d’Arlon, Paul Reuter.

Le matin du 13 juillet 1927, beaucoup de monde se pressait en la salle de l’Extension, rue de la Poste, pour jeter les bases de l’Association des Anciens. Dans son allocution, le préfet Duchesne expliqua ses motivations :

Nous voudrions maintenir les liens de sympathie qui se sont noués entre les élèves durant leur séjour à l’Athénée, établir entre professeurs et anciens élèves des relations confiantes et amicales, inspirer à tous la fierté de leur athénée, établir chez nous ce que Anglais et Américains appellent le College spirit, cet esprit de famille qui provoque les dévouements de tout genre et qui produit des merveilles dont nous n’avons pas idée chez nous.

Le premier comité fut élu au milieu de l’enthousiasme général. L’après-midi, la grande salle d’Arlon-Palace était bondée pour les festivités du 75e : ouverture par la musique du 10e régiment de ligne, discours, déclamations de poèmes, leçon de gymnastique, représentation théâtrale des Femmes savantes de Molière, remise de fanion à la section aéronautique de l’Athénée par le général commandant l’Aéronautique belge, discours du ministre, remise de cadeaux, distribution des prix aux élèves, Brabançonne, et enfin premier banquet des 4A en soirée à l’hôtel Beau Site. Lors des toasts, le ministre Huysmans souhaita longue vie et prospérité à l’Association des anciens de l’Athénée d’Arlon. C’était il y a un peu plus de 83 ans.

Le premier président des 4A fut l’avocat Emile Appelman, secondé par deux vice­présidents, le professeur Alfred Bertrang et le directeur des usines de Dommeldange, Léopold Biver. Charles Dackweiler fut le premier secrétaire, aidé par un autre professeur de l’Athénée Georges Mercier. Le trésorier était Léon Belche, employé à la SNCB. On comptait aussi deux économes: Fritz Léger et Nicolas Pierson, respectivement professeur et surveillant à l’Athénée.

Un comité d’honneur rassemblait dix-sept personnes dont trois professeurs de l’université libre de Bruxelles, un professeur émérite et un chef de travaux de l’université de Liège, quatre anciens élèves devenus d’éminents citoyens parisiens dont Camille Cerf, l’ami et conseiller de Clémenceau, et deux représentants de la famille Fribourg. On trouve également parmi eux François Boudart, de la Compagnie belge pour les Industries chimiques.

Dès leur première année d’existence, les 4A furent rejoint par 294 membres.

Un an plus tard, le 3 juin 1928, se déroula la deuxième assemblée au cours de laquelle les économes Fritz Léger et Nicolas Pierson, dressèrent un premier bilan de l’action des 4A.

Le 7 novembre 1930, les 4A se constituèrent en asbl par acte dressé chez le notaire Frédéric Ensch. Les statuts parurent au Moniteur quinze jours plus tard. C’est sur base de cette date que l’association put devenir royale 50 ans plus tard et que nous fêtons aujourd’hui son 80e anniversaire.

La guerre et l’après-guerre

A la fin des années trente, alors que le monde marchait à la guerre et qu’une partie de l’Europe tombait sous la domination des idéologies les plus folles, l’Athénée fêta avec fastes son centenaire. Durant deux jours, les 25 et 26 septembre 1937, cortèges, réceptions, banquets, soirée de gala et feu d’artifice se succédèrent. En présence du ministre de l’Instruction publique et du préfet Gendebien, on planta l’arbre du Centenaire dans la cour de l’Athénée. Hélas, trois ans plus tard, c’était la guerre.

Entre 1940 et 1945, l’Athénée traversa une période difficile. Non seulement l’occupant tenta de germaniser son enseignement, mais il dut plusieurs fois quitter la rue Paul Reuter. Un hôpital de campagne allemand, les dangers de la guerre aérienne, puis un hôpital américain provoquèrent l’exode des élèves. Les cours se poursuivirent à Frassem, Bonnert, Waltzing, Barnich, chez les Pères jésuites à Clairefontaine, ou encore à l’école communale des filles, place Didier.

Dès la rentrée de septembre 1945, l’Athénée retrouva ses bâtiments et tout rentra dans l’ordre. Le 15 juin 1947, un deuxième mémorial fut inauguré à la mémoire des anciens élèves tombés durant la 2e guerre mondiale.

En septembre 1948, l’Ecole moyenne pour jeunes filles construite à la rue de Sesselich en 1930, fut transformée en Lycée. La mixité fut dès lors progressivement supprimée à l’Athénée. A cette époque, 30.000 élèves étaient passés sur les bancs de l’Athénée depuis sa fondation.

Pendant plus de 30 ans, Lycée et Athénée dispensèrent côte à côte un enseignement de qualité. Les deux écoles redevinrent mixtes. En 1980, elles connurent un tournant décisif dans leur histoire. Le ministre de l’Education nationale fusionna les deux établissements de l’Etat sous la seule appellation d’Athénée royal d’Arlon, désignant l’entité de la rue Paul Reuter et celle de la rue de Sesselich. Une nouvelle ère s’ouvrait. Les « 4A » accompagnèrent cette évolution, prenant la dénomination « d’Association royale des Anciens Elèves et des Amis de l’Athénée royal et du Lycée royal d’Arlon ».

En 1987, l’Athénée royal d’Arlon fêta son 150e anniversaire. La préfète de l’époque, Mme Cartry, les professeurs et les étudiants eurent le plaisir de recevoir la reine Fabiola en visite privée. L’école était alors entièrement installée dans le complexe de la rue de Sesselich tandis que les bâtiments de la rue Paul Reuter étaient définitivement abandonnés.

Depuis leur création, les 4A n’ont cessé de remplir leur tâche en aidant les étudiants et en contribuant à la prospérité de l’Athénée. A partir de 1952, la recette du bal des professeurs et une partie de celle du bal des rhétos furent destinées à soutenir leur œuvre.

Les présidents des 4A qui se sont dévoués sont :

Emile Appelman, Alfred Bertrang, Raymond Reuter, Max Lodner, Fernand Wagner, Alphonse Ensch, efficacement secondé par Jean Mergeai, et enfin Bernard Heinen.

A tous les 4 A réunis aujourd’hui, que souhaitez d’autre que de poursuivre leur mission et d’être tous au rendez-vous dans vingt ans pour le centenaire… !

Jean-Marie Triffaux
Membre des 4 A
Historien

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Bonjour
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